14 mars 2016

Demain, nous pourrions très bien

(Crédit photo : Pinterest)

Demain, nous pourrions très bien être architectes, travailler ensemble sur des projets aussi savamment pensés qu'une architecture vendue par les tripes, savourer par des cœurs à l'unisson, des passions rugissantes. Toi, l'architecte extérieur, aux fondations bâties par l'âme d'un grand professionnel. Moi, l'architecte intérieur, aux décors ressentis, chaque couleur, chaque meuble, comme un travail d'artiste rangé dans un musée populaire.

Demain, nous pourrions très bien partir aux États-Unis, et s'élancer dans cette direction, parachute ouvert et vide abyssal sous les pieds, pour construire un projet digne de ce nom, pour monter une société à hauteur de nos valeurs, pour valoriser, encadrer, accrocher aux murs de nos années passées, cette passion, cette ferveur, qui nous anime chacun de notre côté, dans nos métiers respectifs, mais ensemble, dans cette fournaise ardente qu'est la passion de deux âmes, accrochée sur les lèvres comme nos baisers d'amour. Ou peut-être que c'était les Pays-bas ?

Demain, nous pourrions très bien tout claquer, tout revendre, et refaire, remettre, remodeler, reconstruire, dans un appartement en plein Paris, dans ces quartiers où la fièvre est une motivation, où l'ambition est un tuteur solide, dans les racines parisiennes d'un jardin à découvert. Paris jubilatoire. Paris ambitieux.
Mais demain, nous pourrions très bien être au fin fond d'un secret, à peine chuchoté, ici ou ailleurs - Bordeaux es-tu là ? - à taper sur des murs, déchirer des toiles et peindre des émotions éveillées, comme deux architectes investis dans un projet personnel, une maison à bâtir comme un château de cartes, des cartes qui remuent à chaque battement de cœur, pour appréhender cette force de vie, force passionnée.

Demain, nous pourrions très bien donner un nom aux vagues, chanter les embruns, et rire aux éclats sous l'écume moussante, dans ce bateau improbable.
Demain, nous pourrions très bien vrombir en décapotable, sur ces routes infinies, où les frontières n'ont ni temps, ni nom, à écouter du vieux rock et du vieux blues, comme une carte aux tracés audibles. Liberté, cheveux au vent, six bras en l'air, à mordre la vie autant qu'il en est possible. 

Demain a un goût sans cesse prononcé, demain c'est être trois, demain c'est investir des sentiments dans des possibilités infinies, demain c'est aimer, demain c'est s'approprier la mer, avec le même équilibre, les mêmes projets, les mêmes visions, le même partage, demain c'est encore plus beau, encore plus bruyant, demain c'est la vie, demain c'est ne pas avoir peur, demain c'est rire, demain c'est se connaître plus que jamais ; demain c'est vivre et revivre.

Demain, c'est déjà aujourd'hui.
Demain, c'est toi, tes premiers cris, tes premiers sourires, tes premiers pas.
Demain, c'est nous et ce que tu n'as jamais si bien dit qu'hier : "Tu es ma femme, mon amante, et ma meilleure amie. Tu me connais mieux que personne."
Demain, c'est du café bien noir, un agenda où le crayon est maître, des talons sur les pavés parisiens, des lèvres rouges et dessinées.
Demain, c'est toujours notre couple, nos mains enlacées, nos corps entrelacés, nos réflexions lovées dans les coussins du canapé, nos conversations dans les moindres recoins du temps et de la nuit, nos projets bouillonnants, faisant fi de la routine et de l'ennui des jours qui passent, des années qui se ressemblent, des sourires en carton et des sentiments amoureux comme des papillons à qui on aurait touché les ailes.
Demain, c'est une vie professionnelle qui pédale sur ce nouveau guidon, demain c'est l'ambition comme une porte qui s'ouvre après une marche méritée, demain c'est de nouvelles perspectives, de nouvelles compétences, de nouveaux clients, demain ce sont des choix, une carrière, un épanouissement.
Demain, c'est être mère et être femme.
Demain, c'est avoir la vie dans les poches et la joie qui les remplies.

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