14 mars 2016

Comme un bouquet fraîchement coupé,

(Crédit photo : Pinterest)

La grossesse est une poésie insondable, un parcours où les parfums ne cessent d'exhaler de nouvelles fragrances toutes plus surprenantes et réjouissantes les unes que les autres, mais l'après-accouchement a aussi son lot d'émerveilleuses, qui (re)trouvent petit à petit leur place en milieu de table, comme un bouquet fraîchement coupé.
Tu es là, dans mes bras. Tes petites mains. Tes petits pieds. Tes petits cheveux. Tout est petit chez toi et pourtant tu es déjà grand.
Mais c'est aussi.
Aller chez le coiffeur et marquer ce nouveau passage par une nouvelle coupe.
Prendre le temps d'une manucure dans le salon.
Ouvrir le placard à chaussures et porter ces talons.
Avoir le ventre qui diminue et retrouver son souffle, ses pieds, ho des ballerines rouges.
Regarder les collections Printemps/été et pouvoir, cette fois, valider son panier.
Retrouver le plaisir d'une beauté retrouvée, à reconquérir.
Ouvrir ces boîtes à malice et se maquiller, savourer ces matières, ces odeurs poudreuses, si longtemps laissées là.
Retrouver le plaisir d'une lingerie délicate et de la nuisette au fond des draps.
Se sentir nouvelle, épanouie.
Appréhender son nouveau corps, et tes doigts qui constellent ma peau de douceur, d'amour.
Les plaisirs culinaires : mettez-moi un saucisson sec, un verre de vin blanc, un kilo de brie et est-ce que vous ne feriez pas les plateaux de makis aussi par hasard ?
Les concerts, les séances de cinéma, pendant que papi et mamie dévorent leur nouveau rôle.
Le parfum au creux du cou, au creux des seins.
Cette robe, ce jean, ce chemisier, cette tunique, rouge, blanc, bleu, ceinture, pas ceinture, collier, pas collier et retrouver les joies gigantesques de la mode.
Et les vacances, les voyages en train, les avions qui planent.
Se retrouver à sourire dans les transports en commun : alors c'est encore ça le métro ? et l'emprunter à l'envers pour essayer, encore, c'est trop bon.
Retrouver Paris, ses bras si tendres, m'agripper là et Paris, oh Paris, tu m'as attendue, merci.
Avoir une nouvelle thématique photo : ton visage. Et tes minuscules doigts. Tes minuscules orteils. Tes oreilles - ce qu'elles sont petites ! - tes premiers éveils, tes premiers fashion vêtements, tes premiers sourires, tes premiers bains et tes premières crises aussi.
Être une mère, être une femme, et en comprendre pleinement le sens.
Être belle. Se sentir belle. Beauté virevoltante dans les airs.
Rejouer du saxophone.
Être satisfaite d'avoir des nuits de cinq heures.
Avoir un planning surchargé, ne plus sentir les heures passées sur soi et le marathon de la vie qui reprend ; que c'est bon.
Reprendre le travail et retrouver ses collègues, son poste, ses responsabilités, sa vie de femme active.
Écrire, et avoir de meilleures raisons encore de le faire.
T'avoir avec moi, un peu partout là où mes pieds me mènent.
Te laisser le matin mais te retrouver le soir, qu'est-ce que tu m'as manqué, un bisou à maman.
Se remettre au sport et enfin dépenser sa nouvelle énergie.
Avoir peur aussi mais trouver mon réconfort dans tes bras de papa.
Faire rouler cette poussette, grand sourire aux lèvres, coucou toi, non non elle n'est pas vide !
Faire du shopping pour toi, et trouver que plus c'est petit plus c'est mignon.
Aller au spa entre filles.
Et boire six cafés, si je veux.

C'est comme si des parenthèses cotonneuses s'évaporaient, avec tendresse, pour retourner dans la vie, qui nous attendait comme un tapis roulant de métro. C'est trop bon, ça aussi.

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